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God Save the Queen!

En mer

 

Une première Transmanche!

 

Après une pause bien méritée d'une journée à Boulogne-sur-Mer, où la visite des remparts avec sa Basilique surplombant la ville inspirée de Saint Paul Church à Londres et des Invalides, puis un tour à Nausicaa (le plus grand aquarium d'Europe), nous ont bien occupés, nous nous sommes lancés dans notre première traversée vers l'Angleterre. Foc de route gréé, baches à eau remplies, déjeuner près avant d'embarquer, nous avons quitté Boulogne à 6 heures du matin pour profiter du courant et du vent portants. La navigation en Manche est exigeante et nécessite une veille constante, tant le trafic est dense. 

 

Les ballet incessant des ferries, au loin

 

Nous avons traversé le DST, soit le Dispositif de Séparation du Trafic à deux reprises: d'abord, les ferries qui montent vers le Nord, ensuite, les ferries qui descendent vers le Sud. Les voiliers ont l'obligation de traverser le rail de manière perpendiculaire pour ne pas gêner la route de ces mastodontes de la mer. 

 

Passager clandestin. S'il ch** sur nos panneaux, ça va barder…

 

Cette première grande navigation a eu raison d'une de nos équipières, nous étions tous contents de mettre pied à terre dans une marina, bien étrange toutefois… En effet, la marina de Sovereign Harbour, près d'Eastbourne, ressemble à une ville-fantôme. Ville nouvelle dont la construction a été financée par la multinationale Carillion, il semblerait qu'ils aient vu large en termes de capacité, tant les rues semblaient désertes et la population clairsemée…

Il n'empêche que l'excellence des sanitaires anglais et la présence d'un Yacht Club ont satisfait notre soif d'une douche chaude arrosée d'une bonne bière! 

 

Welcome to the UK!

 

Tel Moïse, les eaux se sont ouvertes devant nous. Le 6 juillet, le Royaume-Uni a rouvert ses frontières. Ainsi, la quarantaine n'est plus imposée. Un simple formulaire de contact est à remplir. Cela dit, ce n'est pas un mètre de “social distancing” mais deux qui sont imposés, et nous ressentons la grande prudence d'une population qui sort à peine du confinement.  

 

Direction d'île de Wight

 

Dans l'intention de rejoindre la ville balnéaire Brighton, nous quittons Sovereign Harbour et longeons la côte anglaise. Les falaises de craie blanche parsemées de plateaux verdoyants nous en mettent plein les mirettes, bien que d'affreux immeubles déforment quelque peu le paysage…il semblerait que tous les pays n'aient pas bénéficié d'une Loi de protection du Littoral et que les constructions aient fait florès. Brighton nous ayant refusé l'accès à sa marina “soit disant pleine” (…), nous avons senti l'élan pour poursuivre jusqu'à l'île de Wight…soit une navigation de 80 milles en tout, au près! Les conditions idylliques ne nous ont pas fait hésiter longtemps. 

 

Bon vent, belle mer, nous décidons de continuer!

 

Adoptant un rythme de quarts, où nous nous relayons à la barre, à la navigation puis à la détente et à la préparation de boissons chaudes et de plats réconfortants, nous trouvons notre équilibre et laissons la journée défiler lentement. L'impressionnant Rampion Wind Farm, soit l'un des plus grands parcs éoliens offshore d'Angleterre, nous fascine avec ses 116 turbines que nous longeons de long en large. Si nous sommes tentés d'aller slalomer entre elles, nous restons raisonnables, face à la méconnaissance de la hauteur des pales…

 

Parc éolien offshore, à 13km au large de Brighton

 

La lecture, les discussions, l'observation du plan d'eau et de ses jeux de lumière étirent la journée agréablement. Une bande de dauphins nous tient compagnie pendant une bonne demie-heure, ce qui n'était pas pour nous déplaire.

 

Des dôôphins!

 

La préparation d'un curry de chou fleur au lait de coco nous permet de tester la cuisine à la gîte, ce qui se passe bien même si on n'a pas envie de s'éterniser en bas.

 

Cuisine en équilibre

 

Les équipes de quart de nuit se sont constituées naturellement: Adrien et Pauline ont piqué du nez après le dîner et ont rejoint leur couchette pour un peu de repos, tandis que Claudie et Kévin ont pris le premier quart - sortant leurs frontales et les longes pour s'amarrer au bateau.

 

La règle des 4 “i”: on s'attache à la ligne de vie ou aux cadènes quand on est sous Spi, quand on fait Pipi, quand on prend un Ris et quand c'est la Nuit! 

 

Premier coucher de soleil en mer
Nav' de nuit

 

Tirés de leur somnolence pour répondre à leurs devoirs, Adrien et Pauline se sont levés à 23h pour prendre leur quart…et finalement naviguer sous un ciel clair et une éclipse de lune jusqu'à la destination finale. La navigation de nuit a tendance à faire monter l'angoisse par la rupture d'une nuit complète de sommeil et la moindre luminosité qui lui est propre - mais le grand théâtre de la voie lactée et l'identification des feux de nuits pour se repérer (balises, phares, bateaux de pêche, voiliers…) sont un spectacle fascinant et une bonne occupation pour faire passer le temps.

A 5h, après avoir mouillé l'ancre devant “Whitecliff”, nous avalons un lait chaud au miel pour nous endormir paisiblement quelques heures avant de découvrir la magnifique étendue des falaises qui donnent envie de découvrir l'île à terre.

Ile de Wight!

 

En tout cas, plus de doute: le voyage a vraiment commencé, on prend goût aux longues traversées et nous voilà bien amarinés! Ce qui est de bonne augure pour la suite ^^.

Et c'est parti pour la visite de l'île de Wight, la Mecque de la voile pour les Anglais, auprès de laquelle nous comptons rester quelques jours.

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Un an, un couple, un voilier